La venue au monde de Miss A. (4)

Publié le 7 Janvier 2013

2h15

 

Catherine me dit qu'elle voudrait aider le placenta à sortir en appuyant très doucement sur mon ventre si je suis d'accord, qu'il est presque sorti et que ça ne va pas faire mal. Qu'elle arrètera si je le souhaite... A peine a-t-elle posé la main que je sens que c'est fini. Je n'ai rien senti (et aujourd'hui encore, je ne sais pas si j'ai eu l'injection pour aider, ça a été tellement rapide...)

 

Et dans la foulée, elle s'excuse d'avoir promis d'aler chercher le gynéco et de ne pas l'avoir fait :

"Vous comprenez, je savais que vous y arriveriez, je savais que vous n'aviez pas besoin de lui..."

 

J'ai envie de l'embrasser sur la bouche. Toute ma vie, je me rappellerai de ça : c'est moi qui ai mis au monde ma fille, les mains et les yeux dans ceux de mon chéri, sans autre aide que ses encouragements, et l'oeil et les conseils bienveillants de cette femme (bon, et la péri qui m'a bien éidée, mais je n'y suis pas opposée par principe, donc...) . Je ne saurai jamais dire à quel point je la remercie...

 

2h45

 

Je trouve encore la force de virer mon chéri de la salle pendant que je reçois les soins... J'ai une petite déchirure, qu'il faut recoudre. Je suis incapable de me détendre. La sage-femme, impuissante, essaie de m'aider à me détendre... Mais ça ne marche pas. Elle se résoud à aller chercher le gynéco (sur le coup, j'ai cru qu'elle allait lui demander si elle pouvait me laisser sans le recoudre.) ...

 

Malheureusement, il ne l'entend pas de cette oreille. Pour moi, ça restera le second moment le plus dur de cet accouchement : ma péri étant peu dosée, je sens tout, et cet espèce de con pas délicat du tout ignore royalement ce que je lui dis. Je ne saurai jamais pourquoi je n'ai pas eu un petit supplément d'anesthésie, probablement car il croyait que je ne pouvais pas avoir mal, ou seulement très peu...

 

Pendant ce temps, Catherine m'encourage, me tient la main et me rassure. Elle m'explique que je dois tenir le coup, que c'est bientôt fini, que la suture est nécessaire et que j'aurai moins mal après, qu'elle sait que je vais y arriver...

 

3h00

 

C'est enfin terminé.

 

Le gynéco me dit qu'il va en profiter pour me faire un examen. Je refuse catégotiquement, à haute voix.

 

Comme il pense que je ne peux pas bouger (rappellez-vous, il croit que j'affabule et que je ne peux pas avoir mal), il se dit qu'il se fout de ce que je dis, qu'il va le faire quand même...

 

Et bien, après 30 heures de douleurs, deux nuits sans dormir et je ne sais combien sans manger, j'ai utilisé mes dernières forces pour lui balancer mes jambes dans la tronche. "J'ai dit non, je ne plaisante pas !!!!"

Je ne l'ai pas touché, mais la surprise a payé, il est a bougonné et il est parti. La prochaine fois, il réfléchira à deux fois. C'est con, mais je suis hyper fière !

 

3h11

 

Devant son père qui vient de revenir, ma fille prend le sein pour la première fois...

 

Bienvenue au monde, mon coeur!

Rédigé par Apostille

Publié dans #Welcome to the real life !

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C
<br /> mais alors là, BRAVO! mais c'est qui ce con de gynéco! manquerait plus qu'il fasse un examen (complètement inutile vu que le placenta est sorti entier,non????) sans demander ton accord! nan mais<br /> oh! vraiment bravo! parce que là pour moi on est limite dans la catégorie viol de faire un examen sans consentement! ça me révulse, vraiment! et super pour la sage femme qui t'a accompagné.<br /> Juste, z'aurait pu rajouter de l'anesthésiant local non?<br /> <br /> <br /> et bienvenue à votre petite!!!<br />
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A
<br /> <br /> Je me suis souvent interrogée sur l'emploi du mot "viol" dans ce contexte. Parce que dans un viol, l'agresseur tire un plaisir (sadique, immonde et bien sûr condamnable à 10000%) de son<br /> comportement... Ceci dit, dans le cas présent, le gynéco pensait tirer une certaine satisfaction du fait de ne pas avoir à revenir me voir pour m'examiner plus tard. Ca devait lui paraître plus<br /> simple ... Dans un sens, il a eu raison, comme il n'a plus eu le droit de m'approcher de tout le séjour !<br /> <br /> <br /> Par contre pour l'anesthésiant, je n'ai su qu'après que cette possibilité d'anesthésie locale (en bombe en plus, m'a dit ma copine, donc sans piqure...) existait, snif. C'est con, c'était dans<br /> notre PN, qu'il n'avait pas du lire évidemment, et qu'il n'avait probablement même pas demandé à la SF de lui résumer...<br /> <br /> <br /> J'ai parfois envie d'appeler à la mater pour demander à lui aprler et avoir des explications... Vais-je succomber ?<br /> <br /> <br /> <br />