Allaiter, c'est facile !
Publié le 2 Mars 2013
Ben tiens.
Je me souviens de la personne que j'étais, il y a quelques années, quand je trouvais que l'allaitement, c'était passéiste et pour tout dire, un peu dégueu. Je me souviens que petit à petit, mon point de vue à changé... Je ne sais plus vraiment comment, mais petit à petit, l'idée que l'allaitement n'était pas bizarre, ni dégoûtant, ni forcément aliénant, a germé.
Je me souviens que quand j'ai su que j'attendais un enfant, la décision a semblé si simple...
Mon chéri me soutenait à 200%, à partir du moment ou je décidais librement, puisqu'il s'agissait de mon corps. Un peu réticent à l'idée de ne pas pouvoir nourrir la chair de sa chair, mais il disait qu'il aurait bien le loisir de se rattrapper avec d'autres choses. Ce qu'il fait admirablement bien, effectivement. D'ailleurs, depuis que notre fille doit prendre cette saleté de Gavisc*n (je n'ai pas le temps de faire une note exprès, mais sachez si ça vous arrive qu'une bonne sucette médicale, ça peut changer votre quotidien !) , nous nous levons tous les deux toutes les nuits (parce que donner ce truc c'est déjà pas facile, alors tout(e) seul(e)...) , il dit souvent "on lui donne la tétée", "on l'allaite"... J'adore ! Sincèrement, le sentir aussi impliqué, c'est super. Surtout que ce reflux de m**** rend les choses vraiment moins faciles.
Mais franchement, entre nous, je crois qu'allaiter ma fille est une des choses les plus difficiles que j'ai faites de toute ma vie. Et pourtant, j'ai de la chance ! Malgré mon REF qui apparaît au gré des poussées de croissances (on est en plein dans celle des 12 semaines... Vivement que celle-ci soit passée, 12 semaines de répit nous attendent ensuite ! ) et son reflux, ma petite puce tète bien, prend du poids...
Là où le bât blesse, c'est qu'avant d'allaiter, je n'aurais jamais, jamais pensé que je serais à la fois le biberon et la tétine de ma fille. Là encore, j'ai de la chance, c'est un bébé cool (en tout cas pour le moment ^^), et elle n'est pas pendue à mon sein dix heures par jour.
En revanche, il est relativement fréquent que, quand elle rate le train du sommeil parce qu'elle est trop énervée / stimulée / excitée, elle réclame une petite tétée pour s'apaiser... Quand je vois le tout premier signe de fatigue, j'arrive parfois à proposer le doigt, qu'elle tête avidement avant de sombrer. Mais ça ne parche pas toujours, hélas !
C'est peut-être idiot mais comme elle n'a pas de tétine (enfin si, quand vraiment ça ne va pas, mais j'essaie de l'utiliser le moins possible. Au grand dam de son père d'ailleurs !) , j'ai l'impression qu'il est très important qu'elle puisse s'endormir en têtant quelque chose si besoin, certes, mais pas mon sein ! En plus, elle est très très très près de prendre son pouce correctement. Alors, je me dis que si elle a l'habitude de têter un truc qui ne donne pas de lait pour s'apaiser, petit à petit, elle apprendra à s'en servir. Enfin, aujourd'hui, elle le prend quand elle a faim... Elle a pas tout pigé :P
J'ai lu partout ou presque qu'un bon allaitement se fait à la demande. Mais quelque chose m'empèche d'accepter l'idée que si mon doigt ne suffit pas, donner le sein n'est pas un échec... D'autant que quand on en arrive là, ma puce est déjà vannée, et elle machonne mon sein. Ca plus ma culpabilité, ça donne pas vraiment une tétée sereine, si vous voyez l'idée...
Parfois, je suis tentée de la bercer aussi longtemps que nécessaire, sans lui donner le sein. Pour qu'elle s'habitue à trouver un autre réconfort que mon sein... Mais quand j'ai essayé, elle a beaucoup pleuré, et j'ai eu l'impression qu'elle s'endormait d'épuisement. Quant à moi, j'ai ensuite été pleurer dans un coin ... Et elle n'a pas plus pris son pouce, malgré mon aide ... :(
Parfois, je suis tentée de laisser mes doutes de coté, de lui donner tant qu'elle demande... Mais je me dis que c'est reculer pour mieux sauter... Comment je ferai le jour (lundi, par exemple) où j'aurai besoin de la confier à un moment où elle doit s'endormir ? Comment est-ce qu'elle apprendra à faire sans moi ? Et si je lui donne toujours le sein à la demande, comment aura-t-elle envie de prendre son pouce ? Ou comment acceptera-t-elle mon doigt alors qu'il y a bien mieux à proximité ?
D'un autre coté, le pouce, n'est-ce-pas un palliatif inutile si je suis disposée à donner le sein tant que possible ?
Parfois, je me sens tellement à coté de la plaque que je balancerais bien les tétées aevc l'eau du bain, et que je passerai bien au tout bibi. Mais une de mes proches m'a dit que les quatre premiers mois sont les plus durs, alors je m'accroche tant que je peux ...
Bref, comme dirait une amie, je change d'avis suivant le sens du vent et l'âge du capitaine.
Quant à mon chéri, il me dit que je n'ai qu'à faire au plus simple... Si le doigt marche, tant mieux, sinon, ben un petit coup de tété et on réessaiera demain ... (Sauf que qui dit tétée dit Gavisc*n, alors pour apaiser, y'a mieux !)
Bordel, que c'est dur !
(Je n'ai pas écrit cette note pour me plaindre, ma fille va bien, elle s'éveille, je l'adore, l'Homme-Chocolat aussi, et c'est un père merveilleux. Mais la vérité de mon allaitement, c'est aussi ça... Et si j'avais su ça avant, j'aurais peut-être fait un certain nombre de choses différemment !)