Cédille et la césarienne - II
Publié le 11 Décembre 2011
(Rappel de l'épisode 1 ici)
Il est donc probable que Cédille aie une césarienne... Mais rien de plus sûr que ça. Autrement dit, il est aussi probable que cela ne soit pas le cas, et qu'elle se retrouve confrontée à ce qui ne la tente guère.
Comme je l'ai déjà dit, je pense avoir réussi à cerner pas mal mon problème, et je crois savoir comment éviter de me confronter au pire le plus souvent possible (en trouvant (encore et toujours,en concertation avec mon amoureux) le bon interlocuteur/trice pour le suivi, le bon échographiste, et le bon endroit pour l'accouchement - ce qui restera probablement incertain le plus logtemps, suivant l'aspect clinique des choses... )
Malgré tout, Esperluette, mon-amie-jamais-vue (pas imaginaire, une amie du Net, mais tellement réelle) , n'a cessé de me dire et de me répéter qu'au cas où je doive vraiment être confrontée au pire (il reste du domaine du possible que les choses ne se passent pas comme prévu), je dois être prête. Je l'ai écoutée, et j'ai entamé une démarche qui, si elle ne portait pas ses fuits, ne me semblait pas idiote. Mais comme "lointaine"... Je souscrivais à la théorie, mais je ne me voyais pas, moi, dans la pratique.
Et puis, en essayant d'aider mon amie à dissiper ses craintes, en lui proposant, comme Esperluette l'a fait pour moi, de soigner ses peurs du mieux possible, pour vivre son aventure le plus sereinement possible, j'ai compris... Et sans que rien ne change pourtant de façon tangible, j'ai su que j'avais eu le déclic...
Je suis prête à accepter de me lancer dans la partie, préparée, mais sans joker dans ma manche, en sachant que je peux très bien "gagner" (arriver à accueillir notre bébé, un bébé en bonne santé, en parfaite symbiose commençalisme, corrige l'Homme-qui-a-fait-plus-de-bio avec mon chéri, de façon à établie avec lui/elle de façon sereine) en y laissant quand même pas mal de plumes.
Et grâce à cette préparation, je comprends enfin pourquoi la parentalité, ça change tout : non seulement on a un nouveau rôle, mais on en apprend tant sur soi... (Petit clin d'oeil à Anna : si on progresse plus vite enceinte, je suis d'attaque pour la pierre philosophale !) Je crois que j'aurais pu "me réaliser" dans un autre chemin, et j'espère de tout coeur continuer à être la même personne, toujours en quète d'apprentissage et "d'élévation", une fois que je serai mère.
J'espère que l'amour de cet/ces enfant(s), que la fierté de le/les voir pousser et devenir quelqu'un de "bien" ne m'amènera pas à cesser de vouloir être une meilleure version de moi-même, à me donner du mal pour être une bonne amie, une épouse tendre, une amante passionnée, une nana qui a un job sympa et qui le fait avec enthousiasme...
Et je sais que, parce que que je suis tout ça, je pourrai arriver à accepter de n'être parfois pas un parent à la hauteur. Et parce qu'aujourd'hui je comprends pourquoi je voudrais vraiment un enfant, avec cet homme-là, dans ce contexte là, au moment qui sera le nôtre, je sais que je viens de passer le cap. Alors que rien n'est pourtant entamé, je suis enceinte. Je suis enceinte d'un projet que mon amoureux et que ce que nous avons vécu a semé, et que j'ai fini par comprendre comment faire pousser.
Et paradoxalement, je comprends enfin pleinement, même si je l'ai toujours accepté, que ce nous-mêmes dont nous sommes tous "enceints" peut être tellement autre "chose" qu'un parent... *
* Mille pensées à tous les child-free qui passeront ici, que la route vous soit belle ...