Et les enfants ? (6 mois après le mariage, état des lieux ^^)

Publié le 25 Septembre 2011

Samedi 22 janvier 2011

J+6 mois ... Et les bébés ?

 

Donc, vous avez bientôt trente ans, vous êtes marié(e) depuis six mois (toute ressemblance avec un Petit Poison existant ou ayant existé n'est pas pûrement fortuite), et vous allez bien. Votre chéri et vous vous entendez très bien, vous avez suffisamment d'argent pour avoir une vie simple mais avec tout le nécessaire (un toit en train de devenir à vous par exemple), vous avez la santé, vous avez la chance d'avoir autant de boulot(s) que vous le souhaitez (dans notre cas, un chacun, nous ne souhaitons pas ni l'un ni l'autre être "au foyer", même si l'idée d'un congé parental un jour  n'est pas à exclure, pour l'un et/ou pour l'autre ). Vous n'avez jamais dit haut et fort que vous ne vouliez pas de bébé. (Si jamais c'était mon cas, je pense que je ne l'aurais pas forcément dit, à part à l'Homme qui s'apprêtait à lier sa vie à la mienne, car je pense que c'et un sujet important sur lequel il faut être franc(he). Je ne peux pas savoir si je me serais laissé le temps de voir si l'envie venait ou si ça aurait été un choix "philosophique" et donc ferme et définitif. Il est fort probable que dans le premier cas je serais restée évasive, moins dans le deuxième, car ç'aurait pu être un (non-)acte "militant". Mais bon, je ne peux pas savoir !)

 

Donc, tout va bien dans le meilleur des mondes. Sauf que, pour le moment, vous ne pensez pas encore à vous lancer dans l'aventure (note importante : je livre mon petit témoignage et les réflexions qui lui sont rattachées. Que vous ayez 40 ans ou 18, dix enfants ou une sainte horreur de l'idée d'en avoir, vous êtes ici chez vous. Je suis bien placée pour ne juger personne. D'ailleurs, si vous avez 35 ans, que vous attendez une petite crevette pour dans six mois, que vous n'êtes "pas" ou "pas vraiment" en couple avec le Papa (ça ne me regarde pas, alors je laisse la place à l'interprétation avec les guillemets), surtout si votre prénom commence par un C., sachez que je pense bien à vous, et que le premier qui ose remettre en question votre choix devant moi se fera remonter les bretelles avec vivacité :D )

 

Et pourtant, on vous en parle. La télé vous en parle, les magazines vous en parlent, les copains d'école qui recroisent votre vie vous posent tous la même question, votre médecin vous en parle.

 

Normalement, quand vous voulez quelque chose, mettons la pilule, c'est à vous d'entamer la démarche. Dans ce cas précis, c'est tout l'inverse. Tout le monde (heureusement, nous avons une famille équipée de synapses en parfait état, et donc, on nous laisse faire nos choix tranquilles) part de l'idée que vous avez un chéri, donc nécessairement l'envie d'un enfant. (Amies lesbiennes, j'espère que pour vous ça au moins c'est plus simple) Et quand vous détrompez la personne en face, ça y est, ça commence.

 

"Ha ben pourtant il faudrait y penser !"

" Dépêchez vous, après vous serez trop vieille"

" Ha bon, mais ça va pas avec votre mari ?"

" Vous en voulez quand même un jour (variante énervement garanti : rassurez-moi ?) "

 

Et mon préféré de tous :

 

" Vous verrez, être Mère, ça vous changera du tout au tout. C'est le but Ultime dans la vie d'une femme".

 

Franchement, si je voulais changer du tout au tout, j'attendrais pas le dégel, et je ne mettrais jamais mes envies de changer sur les épaules d'un petit bout qui n'a rien demandé à personne ! Non, être mère n'est pas un devoir, oui, ça peut être une envie, ou pas. J'irai même jusqu'à dire que ce qui nous sépare des autres animaux, nous les humains, c'est que nous agissons parfois contre notre instinct, en pleine connaissance de cause. Et que rejeter les arguments d'une personne, homme ou femme, qui ne veut pas d'enfants, c'est nier les entiments, les réflexions, les ressentis qui forment son humanité.

 

C'est d'autant plus grave qu'une femme va devoir se justifier presque à chaque fois qu'elle dira à son médecin que non, elle n'a pas besoin d'examens pré-bébé, ni de renseigenements d'aucune sorte à ce sujet. Parce que forcément, on va lui demander pourquoi. C'est d'autant plus grave qu'elle lira dix, vingt articles parlant de mode, de sexe ou même de culture, et dans lesquels "la nullipare" ne sera même pas évoquée, (alors que le fait d'être parent ne condamne pas au séances du dimanche matin du dernier Disney !!!) . Je crois que c'est bien ce qui m'agace le plus, tiens. La façon dont tout le monde, tout le temps, vous en parle et reparle. Très honnètement, je pense que devoir se justfier sans arrêt, ça peut pousser les plus faibles (ceci dit sans méchanceté, j'aurais plutôt de la compassion) à "franchir le pas" même sans aucun désir de le faire.

 

Mais si c'est un homme,  personne ne le sermonnera ... Aujourd'hui pour la société, une femme de 40 ans qui n'a pas d'enfants et personne dans sa vie, même si elle roule en Ferrari, a raté le plus important dans la vie. Avec un peu de chance, on dira qu'elle a tout sacrifié pour sa carrière, avec admiration. Comme si elle avait nécessairement eu envie de changer des couches, de se réveiller tous les jours avec le même homme ... Alors une femme de cet âge qui a une vie "normale" sera presque toujours vue comme une pauvre nénétte, une femme "incomplète".

 

Un homme de 40 ans qui roule en Ferrari par contre, c'est Le Mec, celui qui a réussi à échapper à "se faire mettre la corde au cou et se faire faire des gosses". On le regardera presque toujours avec envie ...Je n'imagine pas le calvaire pour celui qui aurait souhaité être un époux et un père et qui n'a pas trouvé la bonne personne, de subir les clins d'oeil  et les plaisanteries grivoises de ceux qui imaginent la vie qu'ils n'ont pas.

 

Dans un sens, tant mieux pour les hommes, qu'ils aient cette relative liberté de vire. C'est juste dommage qu'on ne considère pas les femmes avec le même regard ...

 

Bien sûr, ceux et celles qui s'en prendront aux "non-parents" pourront essayer de cacher une part de jalousie. Tout le monde ne la ressentira pas forcément, mais parfois, elle existera. La jalousie de ceux qui n'ont pas su, alors qu'il le souhaitaient*, dire "Non, je t'assure, nous avons pris la décision, ce sera comme ça et votre avis ne m'interesse pas."

 

 

 

* Parce qu'on peut aussi souhaiter avoir un enfant à 31 ans et un second à 34, être respectivement mécano et femme au foyer, et habiter un pavillon de banlieue avec labrador, si ça nous chante. Le tout, c'est de faire ce dont on a envie, si ça ne fait de mal à personne. Et ça ne fait de mal à personne de ne pas avoir d'enfants, de les avoir "trop" tôt ou "trop" tard. Sauf à notre société (en Occident mais plus encore en France ) , basée sur ce modèle de vie bien précis ...

Rédigé par Apostille

Publié dans #La Vraie vie d'Apostille

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