Petite pause ! - Récit AAD - Arthur ...
Publié le 11 Août 2012
Hello !
Sans vouloir faire râler personne, je suis en vances, et j'ai bien du mal à suivre le rythme.
Je me propose donc de vous faire partager deux récits d'AAD, ceux de l'adorable Charlinette. Parce que quel que soit le choix de chaque couple, j'estime qu'il est important de savoir où trouver des infos, des témoignages, et de faire un choix éclairé...
Bonne lecture, et merci beaucoup beaucoup Charlinette ...
La naissance de ma première 8ème merveille du monde : Arthur
Ta naissance est imminente mon bébé…
Ce dernier mois de grossesse, de poupées gigognes, je l’ai vécu dans notre bulle, je nous ai protégé des gens, j’ai choisi de ne voir que très peu de personnes car j’ai envie de ne pas être perturbé dans notre choix de naissance à la maison. J’ai confiance mais j’ai besoin de ne pas ébranler cette confiance en Nous si proche de ta naissance. J’ai lu mes livres favoris, tous ces témoignages m’ont nourrie, m’ont donnée confiance, m’ont guidée sur ce chemin que je m’apprête à vivre, en toute humilité.
Le dimanche 15 novembre, je vais appeler mon amie doula, Sabine, car d’un coup j’ai un vent de panique…. Et si tu ne naissais pas d’ici ton terme ? et si je devais, si nous devions vivre un déclenchement ? ce serait tellement loin de ce que j’ai envie de nous offrir… Sabine m’apaise, elle me redonne confiance… du temps il nous en reste, 3 jours c’est si peu et tant à la fois ! Je raccroche apaisée, confiante, tu vas naître dans notre maison, en temps et en heure !
Ton papa est en congé depuis quelques jours et nous profitons de ces derniers moments « en amoureux »… lundi je vais ressentir quelques contractions « gênantes » mais non douloureuses. Mardi, nous avons prévu d’aller passer la journée en ville et de manger dans « mon café des douceurs » (un salon de thé qui sert des repas et des desserts très très sympas !). Le matin, en déjeunant, je constate quelques contractions, je suis excitée, heureuse, le dénouement est pour bientôt ! Mais vraisemblablement pas pour aujourd’hui… les contractions sont encore complètement anarchiques donc nous partons ! Toute la journée, les contractions vont être gênantes (là ça y est je ne plus monter des escaliers, parler ET avoir une contraction en même temps ! la contraction me demande de respirer calmement). Et je m’amuse aussi… la gérante de mon « café des douceurs » me demande pour quand est prévue la naissance, je réponds « demain », elle rit et me dit « ouh là je vais aller faire bouillir de l’eau »… je ris intérieurement et je me dis « si elle savait !!! » et à la médiathèque, même chose. C’est marrant, les sourires sont là, mais c’est comme si, enceinte et à terme, c’était étonnant que je sorte encore !
Le mardi soir, en rangeant le lave vaisselle, je sens LA 1ère contraction « douloureuse », celle qui me fait dire que c’est pour bientôt. Etonnamment je ne dis rien à ton papa, c’est mon secret, j’ai besoin de savoir si c’est le signe de départ ! et ce soir là nous regarderons des Stars Wars car oui ton père tente de m’instruire d’un point de vue cinématographique !!! et en nous couchant à minuit, je me souviens t’avoir dit que ce serait bien sympa de me laisser dormir quelques heures.
Vers 4 heures du matin je vais être réveillée par des contractions. Sur le moment, je ne comprends pas vraiment intellectuellement parlant, ça tire, je change de position, intuitivement j’ai compris car je me mets à 4 pattes, essayant de soulager cette sensation que la « position dos » intensifie. Je dors quelques minutes par ci par la, je suis encore entre 2 mondes. Puis je décide que ça suffit et je me lève sans réveiller ton papa et je descends dans le salon et je mets sur mon ballon. Et je vais accompagner les 1ères contractions comme cela. J’ai cette sensation à la fois de vivre les sensations et de les analyser… c’est un peu mon garde fou. Et là lors d’une contraction, je me dis « ah ouais quand même, je le sens le pallier de douleur ! » et je garde confiance, mon corps va s’y adapter, décharger les hormones qu’il faut, c’est le bon chemin. Et pis de toutes façons « même en maternité, ce serait trop tôt pour avoir une péridurale » je me dis aussi.
A 7 heures, je monte voir Laurent pour le réveiller. En allumant ta chambre, à côté de la notre et pour éviter de lui mettre la lumière dans la tête, il comprend de suite ! à ce moment je sens qu’il a une grosse montée d’adrénaline et il s’active pour « faire » ce dont j’ai besoin…. Allume ta bougie de naissance, met du Tracy Chapman, puis de la musique des Andes en fond sonore, me donne du chocolat noir, tente de me soulager les contractions en massant mon dos. Et bien sûr j’attends notre sage femme (je l’ai appelé juste après avoir réveillé ton père). Béatrice arrivera vers 9h, au moment où je commençais à en avoir marre d’attendre, à avoir envie d’un bain et qu’Elle soit là. Je me lève du ballon et vais m’asseoir sur les 1ères marches de notre escalier et là je sens que ma tête part en avant entre chaque contraction… je m’endors littéralement sur place !!!
Puis Béatrice arrive, son binôme Danielle arrivera dans la foulée. Monito de 20 min, tu dors… on imagine aisément que les contractions ne te perturbent pas le moins du monde ! A ce moment là, mon col est dilaté à 2/3 cm. Je vais enchaîner avec un bain bouillant que je vais adorer, l’eau brulante apaise mes contractions que j’accueille aussi bien que je le peux. Je souffle fort et rapidement pendant les contractions, ce qui va avoir pour effet de me faire chuter mon taux de magnésium et d’être à 2 doigts du malaise (enfin c’est ma sensation !)… quelques granules plus tard et tout va bien ! Je vais ensuite passer les 4 dernières heures de ta naissance assise/accroupie sur un tabouret d’accouchement, la tête enfouie dans un tas de coussin, les mains accrochées, arrimées au dossier d’une chaise (la fameuse chaise sur laquelle sont posées les coussins) et je vais tirer de toutes mes forces sur cette chaise pendant 4 heures (je vais d’ailleurs avoir de sacrées courbatures les jours d’après !).
Et là les sensations sont floues, la dilatation avance, mon corps pousse TOUT SEUL, vraiment. J’ai la même sensation que lorsque je vomis… je ne maîtrise rien, je ne choisis pas de pousser ou de ne pas pousser, je pousse et je n’ai pas le choix, mon corps le fait ! je fatigue, je râle, je te dis « mais put***, tu vas sortir ??? » mais je ne suis pas en colère, juste c’est une énergie extrêmement puissante qui me traverse et pis bon quand même j’ai mal. Les contractions sont beaucoup moins fréquentes mais ouachhh quand elle arrive elle me broient, m’écrasent, me labourent le ventre, c’est extrêmement violent. Et cette sensation de bassin qui s’écarte, le plus difficile à vivre de tout l’accouchement pour moi : une douleur en continue, sourde, implacable, qui ne s’apaise qu’avec l’acceptation de cette douleur, vraiment je sens mon bassin s’ouvrir. Et puis je vais dire à Béatrice, « quand est ce que je vais savoir que c’est bon ? qu’il arrive ? ». Sa réponse est d’une simplicité évidente « c’est toi qui va me le dire, tu vas le savoir » et puis d’un coup je lui dis « ouhhh ça brûle là » et je sais, rationnellement parlant que ça signifie que ta tête arrive sur mon périnée et donc que ta naissance est imminente !
Elle me propose de m’allonger/asseoir sur notre lit quand je le sens. C’est à ce moment que je vais enlever mon peignoir et oublier toute pudeur (impossible avant). Et je vais pousser. Et me laisser complètement guider car là je ne sais plus… je ne reconnais plus, je veux juste que tu naisses. Entre chaque contraction/poussée, Béa m’applique un gant d’eau très très chaude (additionnée de gros sel) sur mon périnée et la sensation de détente est absolument magique, d’un coup plus AUCUNE douleur, c’est dingue ! Une impression d’écartèlement, vaguement la peur d’une déchirure et puis tu sors…. Ta tête et tout ton corps suit. J’ai un instant un doute sur ta vitalité car ton visage est bleu, tu ne fais aucun bruit et tu as le cordon autour du cou, je regarde Béa et je la vois dérouler ton cordon le plus simplement du monde et te poser sur mon ventre alors en un 1/10è de seconde, je sais que tu vas bien. Ça y est tu es né !!! Je suis émue, fatiguée, heureuse, oui HEUREUSE ! tu es là, nous y sommes arrivés, ensemble, j’ai eu raison de nous faire confiance ! Tu vas geindre pendant un long moment et j’ai vraiment la sensation que c’est ta façon à toi d’atterrir parmi nous, qu’il te faut ce temps là. Après seulement tu chercheras mon sein. Moi là j’ai conscience que mon travail n’est pas fini. Je sens mon ventre qui contracte, c’est désagréable alors je demande à ton papa d’appeler Béa (derrière la porte) et je te confie à lui. Et là furtivement, une pensée « maintenant que tu es né et que tu vas bien, je ne peux pas vous abandonner », ma peur de faire une hémorragie de la délivrance et de mourir (comme mon arrière grand mère en 19…35 !) revient 1/10è de seconde car Béa est confiante, et à peine accroupie, notre placenta sort avec une facilité et une simplicité qui m’étonne et me ravit !
A partir de ce moment je peux être totalement concentrée sur toi. Et je vais me laisser guider par toi. Ce qui est le cas encore aujourd’hui.
De notre rencontre, je garde en mémoire ta peau qui glissent, ton petit corps tout chaud, ton odeur… ton odeur dont je vais m’enivrer jour et nuit pendant des jours (1er bain à 9 jours !). Nous resterons collés l’un à l’autre presque 24h/24 pendant près de 3 semaines.
(écrit entre mai et juillet 2012)
Vous aussi vous avez eu votre petite larme ?
Comme Charlinette est vraiment incroyable, elle nous a également offert le récit de la naissance du second...
A suivre !